Voici un complément de cours sur le synopsis qui peut vous être utile. Nous l'avons distribué en cours. Nous le mettons en ligne pour les absents. ATTENTION: il ne s'agit pas du cours lui-même mais d'une sorte de debriefing après lecture de plusieurs de vos synopsis.
Evitez de présentant le sujet sous forme de questions : il faut y répondre pour donner de la vie et des arguments à votre sujet. Tout le monde peut poser des questions. Seul le journaliste que vous êtes peut y répondre. Prouvez-le.
Eviter de faire un état des lieux du domaine auquel vous vous attaquez. J’ai eu pêle-mêle des états des lieux sur : le vin en France, la diffusion des dessins animés japonais, le cinéma roumain, les artistes franco-indiens, les cinémas de quartier, le microcrédit, etc.
C’est trop général. Ca ne parle de rien parce que ça parle de tout.
Comment lutter contre ce travers parfaitement normal :
- Ne cherchez pas l’exhaustivité. Vous ne devez pas écrire un livre mais juste un article.
- Arrêtez de vous vantez d’avoir rencontré de « nombreuses personnes, organisations, institutions, contacts, etc. » Ce n’est pas en deux feuillets que vous allez rendre compte de toute la situation
- C’est pour cela qu’on a inventé les angles. N’ayez pas peur de sacrifier la moitié de vos infos : vous n’en caserez jamais la totalité. Concentrez-vous sur un seul aspect. Pour vous forcer à trouver un angle, vendez votre papier à un journal qui n’a en apparence aucun rapport avec le sujet. Exemples : le Microcrédit à un magazine sur le cheval, le vin en France à un mag sur le cigare, ou les animations japonaises à un mag de troisième age.
- Mais le plus important : il faut juste raconter une histoire : l’histoire de quelqu’un au travers de qui se dessine le background. Concentrez-vous sur cette personne.
Cela peut donner : « Maxime est bouquiniste. Depuis deux ans, tous les mardis, il va voir son psy, le « seul à vraiment m’écouter », se lamente-t-il. Comme Maxime, 336 autres bouquinistes broient du noir le long de la Seine. Selon Maxime, en dix ans, un tiers de ses copains ont fermé boutique et n’ont jamais repris d’activité. Coté finances : « mon banquier m’appelle toutes les semaines et ce n’est pas pour me demander des nouvelles de enfants, ça tu peux me croire ». A travers l’histoire de Maxime, je vous propose deux feuillets sur cette situation mal connue et dont le déclin s’accélère. A intégrer dans vos pages sur le 1er arrondissement ?
Evitez de vous jeter des fleurs : « un sujet essentiel, intéressant, qui va intéresser vos lecteurs, un sujet de dingue ». Evitez les points d’exclamation.
Enfin, soyez poli :
- - une phrase ou deux à la fin, après votre présentation. « J’espère vous lire prochainement. Je reste à votre disposition (et non « à votre service »).
- - Evitez de finir par « Proposition d’encadré, cordialement, X » Trop brutal.
- - N’agressez pas votre lecteur avec des phrases du genre « j’attends votre réponse, j’attends votre proposition, prenons rdv, etc. »
